Je me rappelle de notre premier jour au Laos sur le trajet entre la frontière et Luang Namtha, disant à Anne-arachnophobie : « Mouais, je ne les sens pas trop sur la route, ce ne sont vraiment pas des pilotes ».
Nous aurions dû nous en rappeler au moment de monter dans ce bus qui nous mène à Niang Kiew. Trente personnes dans le bus, une poule sur la route défoncée, le pilote fait un drôle de choix : écart brutal et nous finissons dans le ravin. Personne n’est blessé, les gens se marrent (sisi, bizarre) et même le pilote sourit alors que la seule porte de sortie est bloquée dans le ravin.
Bref, acte très banal j’ai l’impression ici, puisque dans ce même bus il était arrivé la même chose la veille à l’un des passagers. Nous savions que les transports étaient difficiles au Laos mais au point de finir dans le ravin pour une poule … Bref Anne-Musclor (bien aidée par un camion) nous a dégagé de là et au lieu de faire venir un autre bus, nous avons été priés de rentrer dans celui endommagé (penché avec le devant défoncé) pour les derniers kilomètres (là, nous étions moyen rassurés mais nous étions vraiment au milieu de nulle part).
Bref, une fois arrivés nous nous sommes bien marrés de ce petit accident et la vue de ce petit village au bord de la Nam Ou finira de nous égayer pour de bon. Ici, tout est lent mais agréable et il faut commander une heure et demi à l’avance votre repas (mais ça vaut la peine).
Après une journée dans ce village nous remontons le fleuve sur leurs pirogues pour rejoindre un village encore plus reculé : Muang Ngoi. La destination vaut autant que la balade en bateau : le spectacle semble tout droit sorti d’un documentaire villages, cultures, pêcheurs, enfants, les falaises tombant à pic dans le fleuve pour toile de fond. Nous profitons de ces petits villages pour nous reposer (j’adore dire ça …) en enchainant les parties de carte en bord de fleuve avec Anne-tricheuse, le tout en sirotant jus de papaye sur jus de manque frais : bref le bonheur. Mais rassurez-vous, mon bonheur sera vite gâché par une bonne indigestion (je soupçonne un poulet d’avoir été un rat …) qui me mettra au lit pendant 24 h (bien fait, vous me direz).
On a bien soigné le mal (en rouillant tranquillement dans le village) puisque nous ne voulions pas prendre trop de risque avant d’embarquer sur une petite pirogue (7h tout de même) qui redescendra toute la Nam Ou jusqu’au Mékong et l’ancienne capitale royale : Luang Prabang.
Les décors défilent, on se croirait en plein film sur la Guerre du Vietnam. Les paysages sont sublimes d’autant que le beau temps est au rendez-vous. L’arrivée sur le Mékong au coucher du soleil est un cliché certes, mais le spectacle en vaut vraiment la peine.
Il nous reste maintenant à profiter de Luang Prabang, petite ville cosy qui abrite de nombreux monastères et l’ancien palais royal du Laos.