Après une délicieuse nuit de bus à traverser la moitié Nord de la Thaïlande, nous arrivons au bord d’un certain fleuve : le Mékong, frontière naturelle avec le Laos, que nous traversons tranquillement afin de rallier cette ancienne colonie française malheureusement connue pour les bombardements dont elle a été victime pendant les deux guerres d’Indochine (certaines barques sont des obus découpés en deux, bizarre).
Ce petit pays (7 millions d’habitants), situé au cœur de l’Asie du Sud Est, est entouré des ogres que sont la Thaïlande, le Vietnam mais surtout la Chine qui joue un rôle prépondérant dans le financement des infrastructures du pays (certains villages sont exclusivement chinois).
Aussi, le changement des deux côtés du Mékong est réel, et on ressent une « paisibilité » de tous les instants en débarquant dans ce pays fortement (voire exclusivement) rural aux nombreux petits villages bordant les différents cours d’eau (d’ailleurs, les communications sont assez compliquées en raison du niveau d’anglais assez limité).
Avant d’arpenter les fleuves en direction du sud, nous remontons vers l’authentique Nord, ses montagnes et surtout sa jungle, toujours peuplé de nombreuses minorités ethniques.
Et oui, à peine avions nous quitté le Népal que les treks commençaient déjà à nous manquer. Aussi, nous nous organisons un trek de 2 jours dans les montagnes avec un petit guide local qui vit dans un village perdu dans la jungle.
Avant le départ, nous faisons le plein de nourriture dans les marchés locaux et à la vue des énormes rats ou encore des chiens pelés prêts à griller (il paraît que c’est bon), on s’inquiète et se demande à quelle sauce nous allons être mangés.
Une fois de plus, le plus dur à gérer n’était pas la marche à proprement parler mais tout ce que suscite la jungle et notamment les innombrables insectes, dont certains de la taille d’une main… Anne-flipette a vécu des moments difficiles avec les araignées ! Cela dit, on s’est vraiment éclaté et notre guide ne cessait de s’arrêter à chaque arbre et plante que l’on croisait pour les goûter (pas toujours exquis). Nos repas à même le sol dans les feuilles de bananier au milieu des insectes de toute sorte seront les seules pauses que nous nous accorderons avant de rejoindre le village Khmu (minorité du Nord du Laos) où nous passerons la nuit.
Ce petit village est un enchantement (à 4h et demi de marche à travers la jungle de la première route). Nous resterons en retrait afin de ne pas les déranger dans leurs tâches quotidiennes (j’ai bien quelque peu aidé à battre le riz…) mais c’était sans compter sur les enfants aux sourires ravageurs (Anne-gaga toujours au top), toujours à l‘affût d’une partie de foot improvisée ou d’une énième connerie à faire. Vivre au milieu d’eux avec les vaches, cochons, poules, coqs ou chiots (dommage qu’ils les mangent, ils sont si mignons) en partenaires de jeux aura été une super expérience. Encore une fois, nous avons eu de la chance de trouver un guide si gentil qui nous a bien expliqué les rudiments de la vie en jungle ainsi que les rituels pratiqués par cette tribu animiste (ils donnent la moitié de leur repas aux esprits mais finalement ce sont les cochons qui viennent tout bouffer, ça je l’ai gardé pour moi).
Après une bonne nuit sur le sol d’une bicoque sur pilotis (n’imaginez pas un bungalow de rêve mais bien une petite bicoque de paille ouverte à tous les animaux qui souhaiteraient s’inviter), nous repartons le long de la rivière pour ensuite répéter nos efforts dans les montagnes (on commence à avoir un bon niveau) et rejoindre la très connue Luang Namtha d’où nous repartirons vers les petits villages du Nord-Est qui longent la Nam Ou (affluent du Mékong).