De retour dans la vallée de Kathmandu, nous nous rendons à Bodnath, qui abrite le plus grand temple bouddhiste du pays (un stupa) et qui se révèle être l’un des derniers lieux où les exilés tibétains sont autorisés à pratiquer leur culte librement.
L’endroit est apaisant et le nombre de pèlerins qui font le tour du stupa en guise de prière est impressionnant. Le quartier dans lequel nous dormirons deux nuits est rempli de monastères qui accueillent un grand nombre de moines et d’élèves (sans compter les occidentaux « illuminés » par le grand Buddha). Se promener en leur compagnie et les observer pendant leur culte a quelque chose d’assez mystique. La spiritualité qui s’en dégage est réelle et nous nous laissons bercer par les rituels bouddhistes (enfin tout le tintamarre qu’ils font avec leurs cymbales et leurs trompes tôt le matin et tard le soir nous empêcherons tranquillement de dormir).
Anne-Bouddha (qui n’a pas pris un gramme pour autant et dont le front ne s’est pas retrouvé agrémenté d’un troisième œil) est aux anges, mais ça c’est avant de se rendre au deuxième lieu de pèlerinage du pays : Pashupatinath, lieu sacré pour les Hindous.
Ce matin-là, en nous rendant à Pashupatinath au bord du très pollué mais sacré fleuve Bagmati, nous ne pensions pas recevoir la claque que nous allions prendre. On était prêt à sortir l’appareil pour prendre une énième photo de temple dédié à Shiva ou Vishnu ; au lieu de ça nous nous retrouverons au beau milieu de leurs rites et notamment des fameuses crémations. Le spectacle est fascinant mais très étrange pour nous et Anne-malaucoeur supporte mal les fumées nauséabondes des défunts en train de passer dans l’autre monde (ou de se réincarner en chien).
Le spectacle de ces milliers d’Hindous en train d’effectuer leurs rites dans la rivière plus que polluée est vraiment incroyable. La spiritualité est au centre de chaque action des Hindous et il est vraiment passionnant de s’intéresser à cette religion, que nous pouvons avouer, ne comprenions pas très bien (il y a des milliers de divinités et d’incarnation mais je commence à devenir pas mauvais).
Bien qu’ayant notre point de chute dans notre nouveau quartier « chouchou » de Bodnath, nous continuons d’arpenter les alentours de Kathmandu et notamment la ville de Patan, troisième ville royale du pays et qui abrite la plus connue Durbar Square (lieu central réunissant les palais et temples les plus importants). Sans conteste, celle-ci est plus belle que celle de Kathmandu et les toits des immeubles alentour offrent des vues plutôt sympas sur la place.
Le bordel ambiant de Kathmandu et de sa vallée va véritablement nous manquer, nous nous étions habitués à cette fourmilière humaine dont il est impossible de comprendre l’organisation au milieu de cette mégalopole sans route. Nous en venions à trouver tout cela « normal » mais la très touristique Asie du Sud-Est et l’une de ses capitales les plus emblématiques : Bangkok, notre prochaine destination, va vite nous faire changer d’avis.