Penang ou « la perle de l’orient » n’est pas une île Malaise comme vous pouvez l’imaginer avec des plages de sable blanc et des palmiers, loin de là… En effet, Penang (île qui est également un état) est surtout connu pour sa capitale Georgetown, ancien comptoir colonial anglais stratégiquement situé sur la route maritime Inde-Chine (avant que ces derniers ne se consacrent principalement à la désormais très riche Singapour).
Cette île se caractérise par la présence d’une forte majorité de chinois puis d’indiens (on se croirait en Inde dans le quartier de « Little India ») qui ont participé au développement économique de cet état qui est désormais la Silicon Valley du pays.
Mais revenons-en à nos moutons, logés en plein cœur de Georgetown dans une ancienne demeure coloniale aux très hauts plafonds et beaux balcons, nous arpentons en long, en large et en travers toutes les rues de la ville, en essayant de rester sous les arcades caractéristiques de ces demeures pour éviter la chaleur étouffante.
Certes, c’est joli et nous avons plus l’impression de nous trouver dans une petite ville d’Amérique Centrale mais ce qui fait la réputation de Penang à travers tout le pays et également à l’international, c’est sa cuisine de rue (classé par le Times dans les 10 destinations où aller pour bien manger et par CNN, 7ème île où se rendre dans le monde principalement en raison de sa cuisine de rue).
Nous avons même une carte de la ville avec tous les plats différents qu’il faut absolument goûter et où nous avons le plus de chance de les trouver : Anne-glouton s’en lèche déjà les babines (je ne suis pas en reste non plus). Vous l’aurez compris, nous nous régalerons d’un nombre de plats différents incalculable dans tous les bouis-bouis de la ville à des prix dérisoires. Alors oui, on ne sait pas toujours ce qu’on mange, mais la réputation n’est pas volée et nous comprenons les habitants de Kuala qui font 4h de route le we juste pour venir manger ici chez ces « Hawkers » (échoppes de rue) : c’est un véritable régal (mentions spéciales à l’omelette aux huîtres ainsi qu’au fameux Char Kuey Taw ou sorte de nouilles plates frites alliant les saveurs malaises, chinoises et indiennes… miam!).
Anne-Obélix aura relevé le défi de goûter à tous les plats haut la main et nous avons même trouvé le temps de nous aventurer dans le centre de l’île à la découverte du plus grand temple bouddhiste du pays : Kek Lok Si, situé à flanc de colline et qui abrite notamment une statue de la déesse de la miséricorde de plus de 36 mètres. Un peu moderne… mais surprenant !
La ville de Georgetown est difficile d’accès au premier abord (pas à cause des gens qui sont toujours au top) mais parce que ce mélange d’ancienne ville coloniale abritant églises catholiques, mosquées et temples Hindous, héberge également depuis peu pas mal d’habitations modernes et de tours qui viennent quelque peu gâcher le décor. Mais si vous avez le temps (chance que nous avons) de vous imprégner de l’ambiance et de l’atmosphère de cette ville, alors elle devient un petit bijou qui regorge de trésors cachés et notamment son art de rue, qui décore un nombre impressionnant de façades.
Le dernier jour fut principalement consacré à la chasse de cet art urbain (parfois superbe !) qui donne un charme supplémentaire à ce comptoir de l’Orient. Parfois bien cachées, ces œuvres auront été l’occasion pour Anne-jarrose de s’exercer encore plus à son nouvel hobby : la photographie.
Bref, après un premier aperçu étrange de cet ancien bastion colonial, nous sommes finalement tombés sous le charme de cette ville aux atouts culinaires incontestables (j’en rêve encore). C’est donc le ventre plein que nous nous rendons sur la péninsule à Cameron Highlands, station climatique connue pour ses forêts alentours mais surtout ses plantations de thé.