Le raid 2 : j’ai beau être matinal, j’ai mal … (01/11 – 04/11)

Nous découvrirons à nos dépens que le plus dur à gérer lors de ce long (très long) trek, ce n’est pas la fatigue physique ou la marche en tant que telles mais la gestion de l‘altitude dont les effets sont à tout point de vue néfastes (risque d’œdèmes…) et peuvent causer la descente prématurée et donc l’abandon du trek (notre plus grande crainte).

Pour résumer, les symptômes du fameux « mal des montagnes » qui nous indiquent s’il faut redescendre ou non sont :

  • Le rhume : je pense que du premier au dernier jour, on se l’est tapé …
  • La toux : on a toussé à n’en plus dormir
  • Problèmes de digestion : Anne-kamoulox a fait une entrée en scène remarquée dans l’Himalaya tandis que j’étais entièrement « bloqué »
  • Maux de tête : Anne-aspirine avalait 4 grammes de doliprane par jour pendant que j’en avalais 4 de Nurofen 
  • Problèmes de respiration : J’ai passé une nuit blanche à ne pas réussir à respirer correctement (moment le plus dur pour moi je pense du trek)
  • Troubles du sommeil : le résultat de tous les précédents maux fait qu’on n’arrive pas à dormir (et pourtant, tout le monde connaît Anne-jemendorsensoirée)

Bref, on était bon pour redescendre mais nous avons échappé au dernier des symptômes qui nous a poussé à continuer : la perte d’appétit. De ce côté-là, aucun problème, après les heures de marche avec le sac à dos, nous étions toujours affamés et nous régalions de momos (raviolis vapeur tibétains) mais surtout du dîner des champions : le Dhal Bat national (riz, soupe de lentille, sauce piment et légumes au curry, le tout servi à volonté).

Très sincèrement, le trek est un peu maso (tout le monde semble au plus mal) mais le jeu en vaut vraiment la chandelle et plus on avance vers les hauteurs, plus il semble compliqué de faire marche arrière.

Aussi, nous continuons nos incessantes marches, avec les yaks, les porteurs (j’éviterai tout commentaire mais bon, dur dur dur dur dur) en direction de Gokyo et de son pic qui s’élève à 5400 m et qui paraît-il possède le point de vue le plus beau de cette région et notamment sur un certain « Everest ». Les photos parlent d’elles-mêmes mais les sentiers sont fascinants, les décors vertigineux et se retrouver au milieu de ces impressionnantes montagnes a quelque chose d’assez magique (c’est véritablement ce qui nous fait repartir pour un tour chaque matin).

Les journées sont finalement courtes (4 à 5 h de marche mais en commençant vers 8h) et les interminables après-midi et soirées lecture, cartes et dés autour du poêle s’enchaînent avant de rejoindre les chambres glaciales (nous dormions parfois en collants, doudounes, gants et bonnets dans un sac à viande lui-même imbriqué dans un sac de couchage -20 °), aux plafonds squattés par les rats (sympa le bruit la nuit) et le tout souvent pimenté d’un sympathique petit courant d’air.

L’atmosphère des lodges est particulière mais propice aux rencontres avec les randonneurs de toute nationalité et permet de converser (joli mot) facilement avec les guides locaux pas avares en bons conseils (du genre bien mettre un pied devant l’autre) et d’informations utiles sur le trajet à suivre.

Nos sacs semblent après la première semaine déjà en peser le double (le dos d’Anne-warrior s’en souvient encore) alors que nous arrivons seulement vers Gokyo (5400 m) et ses lacs, le Cho La Pass (5300 m) et enfin le mythique Kala Pattar (5600 m), point le plus élevé du trek du camp de base de l’Everest.

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