Le raid 3 : là-haut … (05/11 – 09/11)

Terminé les balades (je ne sais pas si c’est le bon mot), nous sommes enfin aux points culminants du trek, à commencer par Gokyo, petite bourgade (enfin, ce sont des lodges alignés pour les randonneurs) dont l’ascension du pic constitue l’un des moments forts de notre trek.

Je ne vais pas vous mentir, cette première ascension a été un enfer. Première raison, nous décidons de suivre le conseil d’un guide et partons en pleine nuit à 4h du matin pour avoir le lever du soleil au-dessus de l’Everest. De prime abord, ça semble plutôt être un bon plan mais 4h du matin à 5000 m, le froid est polaire (déjà qu’il est très compliqué de respirer, là c’est le pompon), la nuit est noire totale (pratique sans guide) et puis très bêtement quand le soleil passe au-dessus de l’Everest, cela signifie qu’il est à près de 9000 m et t’aveugle suffisamment pour ne plus rien voir. Enfin et ce n’est pas rien (Anne-chambreuse s’en marre encore), le début de l’ascension prévoit de passer au-dessus d’une rivière via un petit chemin de pierres ; habile comme je suis, je tombe à mi-mollets dedans et comme en plus d’être habile, je suis particulièrement malin, je décide de continuer à marcher de peur de perdre le groupe de trois pèlerins avec un guide qui nous servait de repère. Conclusion, c’est une longue descente (enfin montée) aux enfers et au moment d’apprécier la plus belle vue de l’Himalaya, je pleure ma maman de peur que mes doigts de pied ne se soient entièrement transformés en croustibats. J’en rigole maintenant (surtout que je suis retombé dedans au retour) mais je ne faisais absolument pas le malin.

A peine le temps de se remettre de cette terrible expérience (surtout pour moi), nous repartons en direction de la vallée de l’Everest via le Cho-La Pass qui est paraît-il long et très compliqué. Ce n’est pas faux, une première ascension de deux heures se poursuit par une deuxième de deux heures avant de passer le col les deux pieds dans la neige. Il s’agit probablement de la plus dure journée de marche que nous ayons faite mais les paysages sont à « couper le souffle » et ce n’est pas tous les jours que nous avons l’occasion de nous retrouver les pieds dans la neige à plus de 5300 m. La difficulté, les efforts fournis et ces décors environnants procurent une émotion particulière : Anne-soulagée a même fini l’ascension en pleurs (de larmes de bonheur selon elle).

Je ne dis pas à Anne-Charlotte que je suis fière d’elle de peur qu’elle relâche ses efforts si près du but : le camp de base de l’Everest et le fameux Kala Pattar. Cette fois-ci pas d’entourloupe, nous partons pour l’ultime ascension en plein après-midi pour profiter du coucher du soleil. Anne-pasdesouffle galère mais grimpe doucement tandis que je cours jusqu’au sommet (quand je dis courir ce doit être du 2km/h). Nous y sommes !!! La vue est époustouflante mais c’est surtout la sensation d’accomplissement qui est incroyable …

On profite à plein de ce moment en haut du Kala Pattar (5600 m) d’où le coucher de soleil sur l’Everest est somptueux. On s’accordera ce soir-là notre seule bière mais pour une fois elle est vraiment méritée.

Une dernière nuit à ne plus dormir (à plus de 5000 m, c’est compliqué surtout avec le froid), et direction Lukla pour une descente de près de 3000 m.

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