Nous ne sommes pas des habitués des longs treks, aussi c’est une avec une certaine fierté et un sentiment total d’accomplissement que nous prenons le chemin de la descente. Après les premiers jours compliqués par les petits pépins physiques (principalement liés à l’altitude), nous ne pensions vraiment pas y arriver, et je peux le dire maintenant, Anne-musclor a suscité l’admiration de nombre de randonneurs (et même de certains néplais) pour avoir porté son sac tout du long de notre escapade (et notamment dans le fameux Cho La Pass). Ils ne savent pas ce que ça m’en a coûté en massages et en plaintes de tout genre, mais bon ça valait la peine.
Nous sommes sur notre petit nuage durant la descente que nous effectuerons en trois jours contre 5 prévus initialement. L’altitude ne posant plus de problèmes, nous courons sur les sentiers pour arriver le plus rapidement à Lukla d’où nous espérons pouvoir avancer notre vol pour profiter des joies de Kathmandu (je pense que nous avons pu discuter près de 50 fois de ce que nous allions manger et boire de retour à KTM). Je ne pensais pas que ce serait un jour une « joie » mais la plus grande sera notamment d’avoir une douche chaude à disposition (une douche en 15 jours de marche, ça pique !!!).
Nous pensions avancer notre vol mais déjà il eut fallu que notre vol existât (ah bon la concordance des temps). En effet, le temps du trek, la compagnie aérienne par laquelle nous étions censés revenir a mis la clé sous la porte et nous nous retrouvons bloqués à Lukla sans vol. Les deux options sont : soit continuer notre périple de six jours (aucune chance vu l’état de nos dos) soit attendre de la place sur les compagnies régulières, ce qui revient au même. Heureusement, une troisième option nous est tombée dessus tel un miracle ; une relation d’une relation d’un guide qu’on a croisé nous propose un plan véreux en cash dans un vol charter dès le lendemain. Nous hésitons car primo le vol régulier est tendu, deuxio notre contact est le seul népalais qui a une tête de méchant dans les films et tertio il faut se décider vite (cad sans s’assurer le remboursement de nos billets). On arrive à embarquer un compère français dans notre trafic et acceptons la solution (l’envie de retrouver des degrés positifs et d’avoir une douche intérieure est trop forte).
Après une soirée à trinquer à notre « peut-être » dernière soirée, nous rejoignons notre trafiquant de vols et après avoir attendu 4 heures à l’aéroport, embarquons dans un coucou charter de six places (ils ont installé les sièges devant nous) qui possède une seule hélice centrale (maman, j’ai peur). Mon ventre fait des bonds et je deviens aussi blanc qu’un pic himalayen, Antoine (notre compère) et Anne-jemelaraconte la jouent zen mais franchement chaque coup de vent est une angoisse et c’est avec une joie démesuraée que nous atterrissons à KTM sous un grand soleil (il commençait à neiger en haut) et en plein Diwali (Nouvel An Hindou) qui est l’une des fêtes les plus colorées de l’année.
Ça ne tombe plutôt pas trop mal bien que la toile de fond quotidienne de ces imposantes montagnes nous manquera rapidement. Mais pour l’instant, place au repos et au bien-être (comme si on était à plaindre).